03/03/2003 Essorer le Simpson Les Affiches ne meurent jamais.Projet franco-québecois.Editions le bleu du ciel.Bordeaux.France
La démarche de Delphine et Michel Herreria prend sa source dans la lente dégradation des codes, des signes et des repères. La brutalité est donc un parti pris. Cette tête, venue d’une légèreté lointaine, convoque la matière organique travaillée d’agonies et de défaites, et cherche en vain dans l’aveuglement du monde l’explication de la nécessité tragique de son pourrissement. Cette tête qui s’assèche, perd peu à peu sa consistance et sa netteté, nous renvoie un regard dépouillé de toute énergie propre, où la lumière s’imprègne en pure perte. Ce regard ne suggère rien, ne rappelle rien, ne signifie rien. C’est un vide intolérable. Mais il n’en constitue pas moins une sorte de résistance. Une résistance qui n’a rien de négligeable. C’est un cri qui impose son espace et ronge, comme un acide, le silence. C’est un appel à la vigilance.
Didier Arnaudet